QUATRE ÉCRIVAINS TUNISIENS : LIBRES, CRITIQUES, SOLIDAIRES

Au-delà du travail littéraire des quatre auteurs, il sera sans doute question des défis auxquels les écrivains tunisiens francophones en général sont confrontés :

la position secondaire de leur langue dans le paysage linguistique du pays ;
la place assez limitée de la lecture dans un pays qui a fait historiquement une large place à la communication orale - à la littérature orale ! -, ;
la primauté accordée au Coran comme Livre par excellence.

Trois facteurs auxquels on pourrait ajouter une certaine réticence devant le choix de la fiction, révélatrice d'une création personnelle, subjective, parfois associée à une ambition excessive.

Parmi les atouts sur lesquels peuvent compter les écrivains tunisiens francophones, il faut citer l'importance accordée à l'enseignement - en particulier l'apprentissage du français dès l'école primaire, effective aussi bien dans l'enseignement public que privé. Importance dont on trouve la trace aussi loin que l'on remonte dans l'Histoire du pays, au-delà même de son indépendance en 1956.

Emna Belhadj Yahia est née à Tunis et a étudié la philosophie à Paris. Auteure remarquée et plusieurs fois récompensée par des prix littéraires, elle a obtenu par deux fois le prestigieux prix littéraire tunisien du Comar d'or, et deux fois le Prix du Crédif. Elle est l’auteure de quatre romans : Jeux de rubans (éd. Élyzad, Tunis 2011), Tasharej (éd. Balland, Paris 2000), L’Étage invisible (éd. Cérès, Tunis et éd. Joëlle Losfeld, Paris. 1996) et Chronique frontalière (éd. Noël Blandin, Paris et éd. Cérès, Tunis. 1991). Elle a publié de nombreux articles et nouvelles dans des ouvrages collectifs ainsi que l’essai Questions à mon pays (éd. de l'Aube, Paris et éd. Déméter, Tunis. 2014). Elle est membre de l'Académie tunisienne Beit al Hikma.

Rafik ben Salah est natif de Moknine, dans le Sahel tunisien. Diplômé ès-lettres à la Sorbonne nouvelle (Paris), il franchit ensuite les Alpes pour enseigner, pendant près de 40 ans, dans le secondaire en Suisse. Lui aussi a obtenu de prestigieux prix littéraires. Il a publié une quinzaine d'ouvrages, romans et nouvelles, qui sont reconnus et primés en Suisse et en Tunisie, parmi lesquels Retour d'exil (roman), Éditions Publisud, Paris, 1989. Prix de la meilleure œuvre franco-maghrébine 1987. Lettres scellées au président (roman), Éditions Rousseau, Genève 1991. Prix Schiller, Suisse. Récits de Tunisie (nouvelles), Éditions de l'Âge d'Homme, Lausanne, 2004. Grand Prix de l'Association Vaudoise des Écrivains. La Mort du Sid (roman) Éditions l'Âge d'Homme, 2005. Prix Découverte du Jury Comar, Tunis, avril 2006 et Les Caves du Minustaire (Roman) Éditions l'Âge d'Homme, Lausanne 2011. Prix spécial du Jury Comar Tunis, 2011.

Architecte de formation, Mohamed Harmel est doctorant chercheur en philosophie et littérature (à partir de la pensée de Deleuze), et auteur de deux romans. Sculpteur de Masques (édité chez Berg éditions), son premier roman, a été primé en 2013 par le prix Comar Découverte. Les rêves perdus de Leyla (édité chez arabesques), son deuxième roman, publié en 2016, a obtenu le prix spécial du jury Comar. En 2019, il participe à un recueil de nouvelles bilingue intitulé Contes du clair de lune (édité chez Pop Libris) avec la nouvelle Ce lieu que tu ne quitteras jamais.

Samir Marzouki est professeur émérite à l’Université de Manouba à Tunis, en lettres modernes. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur la littérature française et francophone, la didactique des langues et des cultures, la langue française en Tunisie et au Maghreb. Ancien directeur de l’École normale supérieure de Tunis et de l’Institut supérieur de l’éducation et de la formation continue de l’Université de Tunis, ancien directeur de l’éducation et de la formation à l’Organisation internationale de la Francophonie, ancien directeur de l'enseignement supérieur au ministère tunisien de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, ancien membre du conseil d'administration de l'Agence universitaire de la Francophonie, il est actuellement Président de l'Association tunisienne pour la pédagogie du français et de la Commission du monde arabe de la Fédération internationale des professeurs de français. Il a reçu le prix national tunisien pour la littérature de jeunesse en 2005. Il produit, depuis janvier 1985, une émission en français, "Intermèdes littéraires" sur la chaine internationale de la radio nationale tunisienne.

Entrée gratuite - Réservation conseillée : secretariat@maisondelafrancite.be

HORS NORMES

QUATRE ÉCRIVAINS TUNISIENS : LIBRES, CRITIQUES, SOLIDAIRES

Table ronde animée par Daniel Soil et Jacques Lefebvre

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